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Centenaire des catéchistes

Du 6 au 8 mai 2016, l’Eglise famille de Dieu du Burkina Faso a célébré, à Ouagadougou, les cent ans d’existence des catéchistes dans le pays. A l’occasion, un congrès a été organisé pour réveiller les vocations de cette catégorie de missionnaires afin de revaloriser leur ministère au sein des communautés chrétiennes en en définissant le nouveau type de profil. En effet, il y a de cela cent ans que l’Eglise du Burkina enregistrait son premier catéchiste qui se trouve être également le premier chrétien du pays, c’est-à-dire Alfred Diban Ki-Zerbo. Initié à la foi chrétienne par les missionnaires pères blancs, Alfred Diban Ki-Zerbo a été un brave catéchiste ayant exercé plusieurs métiers : il a été à la fois cuisinier, maçon, infirmier, catéchiste, etc.
C’est pour marquer d’une pierre blanche ce qui s’est passé il y a cent ans où le Burkina Faso recevait les premiers catéchistes qui sont un grand maillon dans l’histoire de l’évangélisation des villages et des peuples au Burkina Faso, que les évêques n’ont pas voulu laisser passer les cent ans, afin d’en faire mémoire et donner de nouvelles perspectives dans la dynamique de la nouvelle évangélisation. C’est pour cela qu’au cours dudit congrès, il a été présenté le nouveau type, ou encore le nouveau profil du catéchiste au Burkina Faso afin de répondre aux exigences de la nouvelle évangélisation.
Est-ce à dire que le catéchiste ne correspond plus aux attentes de la mission d’aujourd’hui ? Tout porte à croire que non. Mais c’est pour mieux correspondre aux attentes des communautés chrétiennes qui vivent de nouvelles situations dues au développement socio-économique rapide. De fait, le niveau d’instruction des fidèles d’aujourd’hui, qui vivent de plus en plus dans des villes, met de plus en plus en mal la mission des catéchistes qui n’ont plus le monopole du savoir comme jadis. Ces derniers ont moins de bagages intellectuels par rapport aux chrétiens. Ce qui n’est pas sans difficultés ce d’autant qu’ils n’arrivent toujours pas à apporter des éléments de réponses satisfaisantes aux questions pastorales qui leurs sont posées par des fidèles plus cultivés et plus instruits qu’eux. Pourtant de grands défis de la foi se posent de nos jours où le savoir est devenu universel grâce aux moyens techniques de l’information. Des moyens dont l’usage est cependant ignoré par la majorité des catéchistes qui sont avant tout des acteurs ruraux parce que formés d’abord pour les zones rurales. Il va falloir pour cela, de l’avis des congressistes, penser à un nouveau type de catéchiste par une formation équilibrée qui prenne en compte beaucoup tous ces paramètres, eu égard aux exigences des mutations de la société aujourd’hui.
C’est le même constat qui est fait au niveau des conditions de vie des catéchistes. Sur ce point, force est de reconnaitre que, financièrement et matériellement parlant, les catéchistes sont mal lotis, pour ne pas dire qu’ils n’ont pas toujours une situation financière et matérielle enviable. Comment annoncer dignement la Bonne Nouvelle du salut si financièrement et matériellement l’on n’est pas indépendant et si l’on n’est pas à l’abri de besoins d’ordre matériel et financier ? C’est la question qui résume toute cette problématique.

Les congressistes durant les travaux

Toute cette situation, à n’en point douter, n’est pas sans conséquences sur les vocations des catéchistes. Car les jeunes, face aux conditions de vie difficiles de leurs catéchistes, nourrissent difficilement l’envie de se consacrer à Dieu et à son Eglise à travers le ministère de catéchiste. Un ministère indispensable au regard des exigences de la mission, mais sérieusement menacé du fait des raisons sus-évoquées. Conséquence, les centres de formation de catéchistes des différents diocèses se vident inexorablement, faute de vocations catéchétiques.
Le profil type du catéchiste a donc été présenté par les congressistes au cours de cette célébration. Il appartient désormais aux pères évêques de travailler là-dessus pour en dégager quelque chose de nouveau pour le Burkina Faso, dans l’espoir que ce profil rencontrera l’assentiment des fidèles, et surtout, suscitera de nombreuses vocations de catéchistes.

P. K. Alexis OUEDRAOGO

 
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