Le CFC saint Luc de Tougouri

VISION :
« Le CFC de Tougouri veut être une référence dans la formation des catéchistes par la qualité et la variété des modules, et un lieu d’apprentissage à l’auto prise en charge individuelle et communautaire. »

1. Historique du Centre de Formation des Catéchistes de TOUGOURI
Le CFC St Luc de Tougouri est implanté dans la Commune rurale de Tougouri qui est située à 70 Km de Kaya, le Chef-lieu de la Région du Centre-Nord et le siège du diocèse Kaya. Tougouri fait partie des huit communes de la Province du Namentenga dont le Chef-lieu est Boulsa (82 Km au sud de Tougouri).
Le CFC St Luc de Tougouri a été fondé en 1983 par le premier Evêque du Diocèse de Kaya, Mgr Constantin GUIRMA. C’est donc une institution du diocèse de Kaya. Avant 1983, les catéchistes du diocèse de Kaya étaient formés au CFC de Donsê, dans l’Archidiocèse de Ouagadougou. La formation a pour but de produire des catéchistes à la fois messagers de la Bonne Nouvelle et animateurs ruraux. Depuis sa formation, le CFC a formé Près de 400 catéchistes et leurs femmes pour le diocèse de Kaya.
Le CFC accueille chaque année des jeunes mariés âgés de 18 à 35 ans et des célibataires désireux de suivre la formation catéchétique et qui sont recrutés au niveau des 11 paroisses du diocèse. Le programme de formation dure quatre ans pour tous les élèves et les femmes rejoignent leurs maris en 3ème année pour deux années de formation. Au bout des quatre ans, ils sortent suffisamment instruits pour le ministère pastoral dans les villages.
L’évangélisation dans notre pays s’est beaucoup appuyée sur les catéchistes dès le début de son implantation. Les Pères Blancs ont voulu s’associer des hommes du pays, qui connaissent mieux le milieu et qui peuvent être des relais dans l’évangélisation. La formation des catéchistes a commencé en même temps que celle des prêtres autochtones. Pour répondre à la nouvelle mission d’évangélisation, il faut et des prêtres, et des catéchistes et des laïcs engagés. Les catéchistes ont leur rôle dans la mission d’évangélisation de notre pays en général et du diocèse de Kaya en particulier. Ils sont effectivement des auxiliaires des prêtres, tiennent des villages, les animent, assurent la catéchèse pour communiquer la foi, sont des exemples de vie pour leurs milieux etc. Dans notre diocèse l’importance du rôle des catéchistes n’est plus à démontrer. Même les villages qui n’ont pas de chrétiens font des démarches auprès des paroisses pour en demander. Il est vrai que ces dernières années, la vocation des catéchistes a beaucoup diminué, mais nous pensons qu’avec une bonne formation au CFC, et l’exemple de leur vie dans les villages, cette vocation va de nouveau s’accroître. Le problème crucial demeurera le coût de la formation des catéchistes, car le diocèse ne dispose pas assez de ressources financières pour couvrir les frais de formation des catéchistes durant les quatre ans. Heureusement que nous avons un partenaire, Missio München, qui depuis la création du CFC de Tougouri, ne cesse de nous soutenir dans la formation des catéchistes dans le diocèse de Kaya.

2. LE VISAGE DE LA COMMUNAUTE DU CFC 2018-2019
• L’équipe des formateurs
–  Directeur - formateur : Abbé Paul LALLOGO
–  Econome – formateur : Abbé Arsène Alexis OUEDRAOGO, stagiaire, remplacé par l’Abbé Sosthène OUEDRAOGO à la fin de son stage et présent actuellement eu CFC.
–  Formateur : Abbé Lambert SAWADOGO
–  ALFAA I (apprentissage de la langue française à partir des acquis de l’alphabétisation) 1ère année : Apollinaire SAWADOGO
–  AALFA II (apprentissage de la langue française à partir des acquis de l’alphabétisation) 2ème année : Michel ZABRE
–  AI (Alphabétisation initiale) FEMMES : Cat Benoît BAMOGO
–  Formateur : Cat Philippe KABORE
–  AGR (Activités génératrices de revenus) des femmes : Sr Léontine SAWADOGO
–  SMI (Santé Maternelle et Infantile) et Hygiène : Monsieur Rigobert KABORE, infirmier au Centre médical de Tougouri
–  Petite enfance (espace éveil éducatif) : Sr Odette COULIBALY, Mme Virginie BOENE, Mme Monique KABORE

• Ouvriers du CFC
–  Cuisinière petite enfance : Mme Marie SAWADOGO
–  Cuisinières ALFAA, Mme Germaine GODO et Mme Thérèse YÂADA.
–  Cuisiniers des formateurs : Pascal YAMEOGO et Eric SAWADOGO
Eric était à l’essai et il est parti en Avril et nous l’avons remplacé par une dame, Mme SEDOGO née POUYA Marie.

• La communauté des élèves
L’année 2018-2019, le centre compte : 95
–  12 jeunes en 1ère année et l’on attendait 18 : 13 sont venus et un est parti en novembre. En fin d’année le conseil de formateurs admet 5 de la première année en troisième année car ils remplissaient les conditions ci-après : avoir un bon niveau en Moore et en français.
–  8 jeunes en 2ème année
–  14 couples et 5 célibataires en 3ème année
–  21 couples en 4ème année : un a eu des ennuis de santé (dépression) et est rentré pour des soins avec sa femme. Donc nous avons eu 20 nouveaux catéchistes
–  Total des enfants : 60 En cours d’année il y a eu 4 naissances.

• Recrutement 2019-2020
Nous avons fait le test de recrutement le 18 mai dans les paroisses. Nous avons eu 33 candidats et nous avons retenus 22 pour la rentrée prochaine.

3. LA FORMATION AU CFC DE TOUGOURI

La formation des élèves catéchistes comporte 4 volets : la formation humaine, la formation intellectuelle et la formation spirituelle et la formation professionnelle.
• La formation humaine
La formation humaine, c’est le savoir être. Nous apprenons aux élèves la politesse, le civisme, la bonne tenue dans les assemblées. La propreté est aussi de mise et elle est même notée dans les évaluations.
Pour les femmes, c’est le Planning familial, Hygiène, Santé Maternelle et Infantile.
• La formation intellectuelle et doctrinale
C’est essentiellement le français fondamental pour les deux premières années (ALFAA 1 et ALFAA 2). La troisième et quatrième année, c’est la Bible, Histoire de l’Eglise, Liturgie, Catéchèse, Pastorale, Sacrements, Mystère chrétien, Doctrine Sociale, Chants, Planning familial, Expérience, Technique d’animation de groupes, la gestion des organisations.
Pour les femmes, c’est l’alphabétisation en Moore.
• La formation spirituelle
Les activités spirituelles rythment la vie de la maison du matin au soir : offices, messes, chapelets, lectures spirituelles, visite au Saint Sacrement, Salut au Saint Sacrement, Adoration, les retraites et récollections etc. Ce sont des lieux d’apprentissage de la prière.
• La formation professionnelle
Le catéchiste doit vivre à la sueur de son front. Pour ce faire, il doit apprendre un métier et pour donner un bon exemple à sa communauté, il doit apprendre les règles d’hygiène et de savoir-faire.
Les hommes apprennent les techniques de maraîchage, la couture, la maçonnerie, l’embouche ovine et bovine, l’agriculture, élevage des poules, des métiers artisanaux : fabrication de chaises en bois. La formation se déroule en atelier certains après-midi ou le jeudi ou en session de formation.
Les femmes apprennent le tricotage, le tissage, l’art culinaire, coiffure la transformation des produits locaux (gâteaux, dolo, soumbala, fabrication du savon etc.).

4. LISTE DES DIRECTEURS DEPUIS 1983
–  Abbé Augustin KALMOGO : 1983 – 1998
–  Abbé Eloi BAMOGO : 1998 – 2002
–  Catéchiste Pascal SAWADOGO : 2002 - 2003
–  Abbé Pascal OUEDRAOGO : 2003 - 2005
–  Catéchiste Pascal OUEDRAOGO :2005 - 2009
–  Abbé Denis OUEDRAOGO : 2009 - 2011
–  Abbé Paul LALLOGO : 2011 - 2021
– Abbé Edgard OUEDRAOGO : 2021

5. DEFIS DU CFC DE TOUGOURI

Trois grands défis se présentent donc au CFC de Tougouri à l’heure actuelle :
• La diminution du nombre de candidats par rapport à d’autres époques où le CFC faisait le plein. Avec les curés, nous essayons de reprendre l’animation au niveau des villages, en collaboration avec les catéchistes.
• Le fonctionnement du CFC. La subvention du partenaire a beaucoup diminué les deux dernières années, et des mesures doivent être prises dans le sens du financement du CFC. Des activités sont menées actuellement pour l’autoprise en charge du CFC : élevage, location maisons, chambres et matériels, productions diverses dont le maraîchage. Mais pour le moment, c’est une participation à 30% du budget annuel.
• Le troisième défi est que les catéchistes formés au CFC puissent se prendre en charge une fois dans les villages et pouvoir assurer leur ministère. Pour cela il leur faut beaucoup de formations complémentaires à des activités porteuses.